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La part neurobiologique dans le processus d’apprentissage

Cet article a été rédigé par Claùdia EUSEBIO et illustré par Ayoussouf SOUKOUNA.

Ayoussouf  se forme à nos côtés pour devenir formateur en Mind Mapping et a suivi tous nos parcours de formations.
Actuellement fonctionnaire au sein de la fonction publique territoriale, il assume la direction d'un centre social municipal. De plus il est formateur en gestion de projet ainsi qu'en management transversal.
Il est devenu ambassadeur du Mind Mapping dans son milieu professionnel et applique les outils de pensée visuelle appris dans son quotidien, aussi bien personnel que professionnel.
Passionné par la pensée visuelle, les neurosciences cognitives, il s'emploie aujourd'hui à démocratiser les outils tels que la carte mentale.
Neuroapprentissage
Neuroapprentissage
Ayoussouf SOUKOUNA
L’article que je vous propose aujourd’hui couvrira deux sujets :

- Le neuro-apprentissage. Je vous en définirai les principaux objectifs, ainsi que sa place au sein des neurosciences cognitives.

- L’environnement résonnant. Il s’agit là d’appréhender le premier défi des éducateurs, enseignants et parents, en accordant une importance particulière à cet environnement résonnant.

Qu’est-ce que l’environnement résonnant ?

Environnement résonnant
Environnement résonnant
Ayoussouf SOUKOUNA
Lorsque que je parle d’environnement résonnant, je me réfère au terme inventé par Daniel Goleman en 1995. L’idée derrière le concept est la mise en place d’un environnement compatible avec votre cerveau. C’est-à-dire un environnement optimal pour l’apprentissage.

Quand vous demandez à votre cerveau d’apprendre, la qualité de l’apprentissage dépendra de vos stimuli et des défis auxquels votre cerveau sera confronté.

La première tâche d’un éducateur est de mettre en place un environnement résonnant pour ses élèves. Pour que chaque enfant ou adulte apprenants puissent y résonner. Que son intelligence et ses capacités puissent entrer en résonance avec son cadre d’étude. Lorsqu’il y a résonance, les bénéfices pour l’élève vont au-delà du simple enseignement transmis. La nature évolutive de votre cerveau permet alors la création de nouvelles voies dans votre manière de penser.
Concept des trois capacités
Concept des trois capacités
Ayoussouf SOUKOUNA



Cela renvoie directement aux concepts des trois capacités,
du psychologue américain Martin Seligman, l’un des pères
de la psychologie cognitive.

À savoir :

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Illustration du Docteur Paul BROCA et du patient 'Tan'
Illustration du Docteur Paul BROCA et du patient "Tan"
Ayoussouf SOUKOUNA


La médecine, comme toute science, s’est basée dans un premier temps sur l’observation. Certains chercheurs se sont penchés sur les phénomènes observables dans le cerveau au moment du décès et peu après.

Le docteur Paul Broca (1824-1880) avait un patient baptisé « Tan ». M. Leborgne de son vrai nom. Ce patient devait son surnom « Tan » au fait qu’il s’agissait du seul son qu’il était capable de produire. Après sa mort, le docteur Broca a découvert que ce patient avait une blessure au cerveau. Plus précisément au sein du lobe frontal gauche. Cette lésion l’empêchait de prononcer un seul mot. La zone mise en évidence fut renommée « zone de Broca ».

Seulement vingt ans en arrière, les connaissances scientifiques sur le fonctionnement du cerveau demeuraient encore minces. Nos chercheurs manquaient des ressources techniques nécessaires pour l’étudier. Une fois cette lacune comblée, les potentialités de recherches dans ce domaine ont explosé ces dernières années.

Neuroscience et apprentissage

Alexandre Luria (1902-1977) reste l’un des pères de la neuroscience cognitive. Il la définit comme étant la branche de la science qui étudie les bases neurologiques des capacités cognitives. Donnant ainsi naissance au neuro-apprentissage, aussi appelé neuro-éducation. 

La neuro-éducation est la science qui étudie le cerveau dans son rôle d’organe apprenant. Son but est de fournir une source de développement potentiel dans les domaines cognitifs et émotionnels. Cela passe par l’étude de la structure et du fonctionnement des zones où les capacités d’apprentissage sont produites, développées et améliorées. 
Par exemple, ces capacités d’apprentissages, également appelées capacités cognitives, sont les capacités intellectuelles telles que :

- Attention
- Perception
- Mémoire


D’autres capacités plus complètes sont appelées fonctions primitives. Elles ont à voir avec la métacognition :

- Planifier
- Projeter
- Structurer
- Prendre des décisions
- Surveiller un comportement afin de l’évaluer, voire de le modifier si nécessaire
Capacités cognitives
Capacités cognitives
Ayoussouf SOUKOUNA
Ces capacités cognitives sont installées dans la partie la plus frontale de notre cerveau, dont la maturité est également plus tardive. Cette région est connue sous le nom de néocortex. 

Le corps d’un individu ne devient mature qu’après l’adolescence. Vous ne pouvez donc pas demander à un adolescent d’avoir des comportements matures car ses lobes préfrontaux ne sont pas encore pleinement fonctionnels. Et c’est précisément là que nos fonctions les plus complexes sont situées. 


Les capacités émotionnelles sont également étudiées dans la neuro-éducation. Autrement dit, l’aptitude à pouvoir transmettre correctement aux autres. En 1995, Daniel Goleman déclare :

L’intelligence émotionnelle est la plus importante de toutes les intelligences. 

Cette affirmation est critiquable par certains aspects. Bien que les émotions jouent un rôle très important dans notre cerveau, toutes nos capacités sont neutres, amorales. Notre intelligence dépendra de nos émotions, mais aussi de notre capacité à penser à nos actions à long terme. Il est essentiel d’élever le coefficient émotionnel de nos étudiants. Qu’ils soient enfants ou adolescents. Basé sur la neuroscience cognitive, le neuro-apprentissage permet à l’élève de développer son plein potentiel. 
La neuro-éducation étudie le cerveau entier comme un système dans lequel convergent des facultés cognitives et métacognitives. 

Quelques principes de la neuro-éducation :

La neuro-éducation
La neuro-éducation
Ayoussouf SOUKOUNA
Enseigner sans savoir comment fonctionne le cerveau c’est comme vouloir fabriquer un gant sans jamais avoir vu une main !
Comme je l’ai dit plus haut, les moyens nécessaires à une étude plus poussée du cerveau sont arrivés dans les deux dernières décennies. Avant cela, les éducateurs faisaient donc de leur mieux avec les connaissances de leur époque.

Aujourd’hui, à la lumière du savoir moderne apporté par la neuroscience, les perspectives d’études nouvelles, et donc de découvertes, sont décuplées. La neuroscience est une discipline ouverte et en constante évolution. Il serait préjudiciable à l’humanité d’ignorer cette source de savoir et de compréhension qui se trouve maintenant à notre portée.

À de nombreuses reprises, le travail de scientifique a été comparé à celui de sculpteur. En effet, ils vont tous les deux prendre une matière première qu’ils vont ensuite mettre en forme. Un scientifique, ou un éducateur, a l’obligation de savoir avec quelle matière première il travaille. Dans le cas qui nous intéresse, cela veut dire « connaitre le cerveau ». 

Chaque individu a un cerveau unique avec un style d’apprentissage spécifique. Cela rend chacun d’entre nous unique. Et c’est aussi ce qui fait tout l’enjeu du défi de l’apprentissage. Ce défi qui consiste à planter une graine et faire en sorte qu’elle puisse pousser et se développer.

L’enseignement doit être capable de donner des stimuli, des ressources, des possibilités, des outils et des défis pour que l’élève soit motivé et commence son propre processus d’apprentissage.
Socrate a bien résumé cela :

Je ne peux rien vous apprendre. Je peux seulement vous apprendre à penser.
La chose qui a le plus de valeur n’est alors pas l’enseignement en lui-même, mais bien le mécanisme qui permettra à l’élève de se poser les questions appropriées, dans une situation donnée. Ce point est important car vous devrez connaître le cerveau pour savoir quel type de graine planter pendant l’apprentissage.

Le cerveau est l’organe d’apprentissage par excellence. Sa neuro-plasticité lui permet de s’organiser et de s’adapter tout au long de notre vie. Vous le savez, l’unité de base de l’apprentissage et du système nerveux est le neurone. Se connectant les uns aux autres les neurones forment des circuits synaptiques. Derrière chaque apprentissage, un réseau synaptique se met en place.

Afin de consolider ces réseaux synaptiques, il est prouvé que la mémoire à long terme doit être utilisée. Cela peut être fait par le biais d’un impact émotionnel important ou par une répétition induisant de la nouveauté. Car si l’information est répétée toujours de la même manière, le cerveau ne générera pas de modification dans son circuit neuronal. Si l’information est la même, l’itinéraire sera le même et il n’y aura pas d’évolution du circuit.

C’est pourquoi toute la théorie de l’intelligence multiple est si importante. Cette théorie évoque le fait que l’enfant, ou l’adulte, peut emprunter différentes pistes d’intelligence. La clef réside dans la répétition créative afin que vous puissiez accéder aux informations provenant de différentes sources. Le but est de toucher la mémoire à long terme de différentes façons.
Autre principe de la neuro-éducation :

Si l’enfant n’apprend pas de la manière dont vous lui enseignez, c’est que votre méthode n’est pas compréhensible par l’enfant.

Il est courant d’entendre des éducateurs dire :

" J’ai tout essayé mais l’enfant n’apprend pas ! Il ne fait pas d’effort. Il ne veut pas apprendre…"

Comprendre le fonctionnement du cerveau et les styles d’apprentissage est primordial. Il est possible de faire de nombreuses activités. Mais si vous les pratiquez toujours avec le même style d’intelligence et d’apprentissage alors vous constaterez que cela ne fonctionnera pas avec tous les élèves. Et ce seront toujours les mêmes qui seront en difficultés.

Ainsi, les enseignants ayant une formation linguistique auront une tendance à mettre l’accent sur ce point dans la structure de leurs cours. Ils ne se confronteront pas forcément à d’autres pistes d’apprentissage.

Or, un contenu peut, et doit, être travaillé de différentes manières au cours de longues périodes d’apprentissage. Gardez bien à l’esprit que le fait de faire différentes activités ne veut pas dire que vous sollicitez différentes formes d’apprentissages.

Les enseignants, en plus d’être parfois en manque d’outils pédagogiques, ont tendances à enseigner là où vous vous sentez à l’aise. Mais pour appliquer au maximum les concepts des neurosciences dans l’enseignement, il est nécessaire d’utiliser plusieurs pistes d’apprentissages, y compris celles que vous évitez habituellement.

Si vous vouliez explorer une île inconnue, comment procéderiez-vous ? Marcheriez-vous sans fin sur le même sentier, voyant ainsi toujours plus ou moins les mêmes reliefs ? Je crois plutôt que vous devriez la découvrir par satellite, puis par avion, par hélicoptère, en voiture, en kayak, à pied, de jour, de nuit, en été, en hiver, etc… Car chaque approche est complémentaire des autres et vous donnera des connaissances distinctes et essentielles. Jusqu’à avoir la vision la plus riche et la plus complète possible de votre île.

C’est la même chose dans votre processus d’apprentissage ! Faites en sorte de mobiliser différentes zones du cerveau. Ce que les élèves apprennent a aussi à voir avec le style d’apprentissage de celui qui enseigne. Nous devons donc être très conscients du phénomène de neuro-plasticité en relation avec le style d’apprentissage. C’est la neuro-plasticité  qui permet au cerveau de se réorganiser et se restructurer en permanence, au fil de nos expériences. Le cerveau est l’organe de l’apprentissage. Donc plus vous en savez sur son fonctionnement, plus vous pourrez apprendre et enseigner de façon optimale.

Vous en savez maintenant beaucoup plus sur la neuro-éducation et également sur la manière dont votre cerveau vous aide à mieux apprendre et enseigner. Je souhaite que toutes ces nouvelles informations vous soient profitables dans vos apprentissages actuels ou dans les enseignements que vous dispensez. Si cela vous a plu, partagez autour de vous.

Créez votre environnement d’apprentissage, agréable et adapté à vos besoins. Continuez à apprendre en vous amusant. Faites jouer la neuro-plasticité de votre cerveau. Découvrez-en toujours plus sur lui. Les opportunités de découvertes et de connaissances sont là, tout au long de votre vie. Profitez-en pleinement !

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