Le concept de neuro-pédagogie : pourquoi ?

Tout au long de son parcours de maîtresse d'école, elle a été en contact permanent avec différents partenaires de l'apprentissage (enseignants, parents, éducateurs, système éducatif, apprenants, etc).
Malgré l'utilisation de tous les moyens disponibles : le renouvellement du contenu et des outils ou encore la variation des diverses méthodes pédagogiques existantes, elle a constaté que les problèmes et difficultés d'assimilation de nouvelles connaissances et toutes les difficultés de "comment apprendre", entre autre par le biais de l'attention et de la motivation perduraient et étaient ignorées par le système.

Elle prend conscience de l'impuissance du système éducatif à améliorer les conditions d'apprentissage malgré la prise de conscience des partenaires (du système éducatif) qui l'entouraient à propos de la réalité : du fossé, de l'écart immense entre les apprenants, les efforts fournis et les résultats obtenus... entre les attentes des uns et des autres et les objectifs réellement atteints.

Elle conclut qu'il est nécéssaire de changer le fonctionnement de l'acquisition des connaissances.

Le système éducatif fonctionnait avec les méthodes "traditionnelles" mises en place sans les remettre en question. Il accordaient très peu d'intérêt au processus d'apprentissage, aux ressources et au profil de chaque élève.

Pour Hélène TROCMÉ FABRE, il n'existait pas d'apprentissage humain possible sans :

- une compréhension de soi-même, de son propre fonctionnement
- une compréhension du monde qui nous entoure
- une disponiblité pour être avec soi et tout son être

Au début des années 80, elle se sentit encouragée par toutes les recherches novatrices sur le fonctionnement du cerveau qui sortaient et sur l'abordage systémique qui se développaient aux Etats-Unis.

L'émergence du nom MBE (Mind, Brain and Education science), les recherches de Tracey TOKUHAMA-ESPINOSA et recherches d'autres endroits ailleurs dans le monde.

Elle décide de focaliser sa thèse de doctorat sur les dernières recherches et avancées des neurosciences tout en faisant le lien avec "comment mettre en place les découvertes des neurosciences avec l'apprentissage ?"

Hélène TROCMÉ FABRE a créé le concept de neuropédagogie. Elle établit un dialogue entre notre cerveau (neuro) et la pédagogie (l'art d'apprendre). 

En 1987, elle publie son premier livre "J'apprends donc je suis", une introduction à la neuropédagogie. Dans son livre, elle affirme que notre cerveau est l'organe d'apprentissage par excellent. Et la pédagogie, plus que n'importe quelle discipline, trouve sa légitimité en étant associée avec le préfixe "neuro".

Selon Hélène TROCMÉ FABRE, la neuropédagogie est un cri pour que l'on revienne vers les racines biologiques de l'apprentissage, vers un apprentissage neuroergonomique : qui respecte le fonctionnement de notre cerveau.

C'est aussi une invitation à :

- revenir vers un apprentissage écologique, qui prend en compte les liens entre l'apprenant et son environnement
- regarder plus attentivement l'importance d'apprendre
- prendre conscience de ce potentiel qui nous est donné dès la naissance

Chaque être humain, peu importe son âge, son origine, sa génétique, son passé, son futur, son histoire... a un droit fondamental : le droit de développer son intelligence, d'optimiser sa capacité pour comprendre le monde qui l'entoure.

La neuropédagogie est donc un concept récent, mais ses racines sont longues, anciennes et ont une longue histoire.
On sait déjà que l'apprentissage, la pédagogie, l'éducation, l'enseignement ou encore la didactiques sont des termes qui existent déjà depuis la Grèce Antique, et peut-être même avant !

La grande différence c'est que ces concepts sont mis en lumières grâce aux nouvelles découvertes sur le cerveau.