Comment bien mémoriser ?

Cette fois je vais vous parler de la façon dont votre mémoire intègre vos apprentissages.

Vos mémoires sont acquises par connexion, par lien. La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût, tous nos sens sont utilisés pour apprendre et expérimenter. Toutes les sensations du corps entrent également dans ce processus.

Les souvenirs du corps sont associés à nos sensations internes. 

Il existe deux types d’associations : l’association physique et l’association par les sens. 
Le mouvement de l’apprentissage se fait aussi bien de l’intérieur vers l’extérieur que de l’extérieur vers l’intérieur. En effet, les informations que vous allez enregistrer, vous voudrez les restituez à un moment où à un autre. Et cela concerne aussi bien les mémoires du corps que les mémoires qui proviennent de nos souvenirs.

L’apprentissage est optimal lorsque vous utilisez plusieurs de vos sens à la fois. Par exemple, associé l’olfactif et le kinesthésique dans un apprentissage vous permettra de mieux enregistrer l’expérience. 

Votre cerveau n’est pas conçu ni préparé pour avoir une arrivée continue d’informations. Vous n’êtes pas des robots mais bien des êtres humains. Vous avez besoin de temps pour apprendre.
Et à la différence des robots, vous apprenez sensiblement. C’est-à-dire en utilisant vos sens et vos émotions dans le processus.

Il est conseillé de transmettre moins d’informations, mais que celles-ci soient de qualité. Ne faites pas l’erreur de vouloir, dans une même journée, absorber une multitude de thématiques différentes. Cela n’aura pour effet que de submerger votre système, le rendant inévitablement moins performant. 

Vous n’arriverez pas à tout digérer. 

Privilégiez la qualité de l’information à la quantité.

Parce que le savoir que vous accumulez prend de la place.
Et la taille de votre cerveau n’est pas infinie.

Voilà un exemple pour illustrer mon propos : un éléphanteau qui vient de naître a déjà la connaissance de ce dont il a besoin pour survivre. La durée de sa gestation est en moyenne de 600 jours. L’être humain, lui, a une durée de gestation d’environ 280 jours. Il aura besoin d’assistance après sa naissance pour être capable de survivre. 
Si un nouveau-né pouvait rester plus longtemps dans le ventre de sa mère, il aurait plus de temps pour développer son cerveau. Il serait sûrement plus apte à la survie après sa naissance. Mais physiologiquement c’est impossible car s’il restait davantage, il ne pourrait plus sortir de façon naturelle. Il serait trop grand. 

Voilà pourquoi à la naissance le cerveau humain est encore immature. Le cerveau est un organe flexible. Mais le facteur limitant est l’espace disponible pour son développement dans le ventre de la mère. 

Dans votre cerveau il n’existe pas d’espace vide. Entre les neurones se trouvent les cellules gliales, les vaisseaux sanguins. Tout est plein.
Chaque unité neuronale dispose d’une forme et d’une fonction particulière, d’un processus, d’une prolongation et d’une réponse. Chaque unité neuronale est un tout, à sa manière, dans le cerveau.
Toutes ces unités sont connectées dans une coordination parfaite. Dès lors qu’un neurone est en lien avec un autre, ce contact s’appelle une synapse. Cette jonction est fonctionnelle et interactive. 

Durant votre processus d’apprentissage votre cerveau va relier des neurones entre eux. C’est à partir de ce qu’il a appris que le cerveau va garder la trace de votre expérience sous forme de mémoire. Votre cerveau sera ensuite capable de les rappeler, vous vous souviendrez alors de l’expérience en question.
C’est ce qui a été nommé théorie de Hebb en référence aux travaux de Donald Hebb (le père de la bio-sociologie).
Vos neurones sont toujours à la recherche de connexions.
Selon ce qu’ils trouvent, soit ils parviennent à se connecter, soit ils disparaissent. Si le corps pense que vous n’allez pas utiliser certaines informations, alors il supprime les connexions. Vous ne serez pas en mesure de les conserver si elles ne sont pas utiles pour votre survie.

Selon votre âge et votre condition, les zones du cerveau utilisées pour le stockage des informations diffèrent. Ces zones ont des temps de réponse différents. Ainsi vous aurez besoin de plus ou moins de temps pour retrouver des informations dans une section donnée de votre mémoire. Ne pas avoir la réponse instantanément ne signifie pas que vous n’avez pas la réponse, juste que vous la cherchez encore. 

Il est prouvé qu’au fur et à mesure que vous apprenez de nouvelles choses, vous perdez le lien avec certaines autres. Votre cerveau sait très bien organiser et gérer le flux d’informations. Il priorise toujours ce qui est fondamental pour votre survie. 

Vous comprenez mieux maintenant comment vous gardez les informations en mémoire. Quelles informations sont retenues. Sachez que vous pouvez potentiellement retenir tout ce que vous souhaitez.

Mais gardez à l’esprit votre objectif.

Le « pourquoi » vous souhaitez apprendre tel ou tel savoir. Car en mettant votre conscience sur ce point vous motivez votre cerveau à conserver ces informations.  Pensez aussi à réactiver vos connaissances avec la méthode de mémorisation dite de la « courbe de l’oubli ». Cela vous permettra de garder sur du long terme les informations que vous souhaitez. 

Soyez en convaincus, entre vos deux oreilles se trouve l’outil le plus puissant du monde. A présent vous le connaissez encore un peu mieux. Tout entrainement cérébral vous maintient en bonne santé psychique. Donc continuez à utiliser et à jouer avec votre cerveau, amusez-vous.